Pourquoi avez-vous fait les études de mathématiques ?
D’après un classement récent du Wall Street Journal, être mathématicien est le meilleur métier !
Je ne sais pas comment ce sondage a été fait mais je peux confirmer que quand j’interroge mes anciens collègues d’études de mathématiques aucun n’est mécontent de son choix d’études. Et ils travaillent aujourd’hui dans des domaines très différents, autant dans le public que dans le privé, dans des banques, des ministères, des centres de recherche, des universités, des entreprises bio-médicaux, dans le consulting, dans l’informatique… L’un parmi eux l’a résumé ainsi : En choisissant les maths je ne me suis pas fixé, car ça laissait toutes les portes ouvertes.
Quant à moi, mon choix d’études n’était pas aussi pragmatique, je me suis laissé guider par ma passion. Après avoir hésité entre les études de musique ou de biologie marine, c’étaient finalement les maths qui ont emporté. La principale raison était que je voulais comprendre et ne pas apprendre.
Le premier déclic venait lors d’un séjour à Grenoble où j’étais en classe de Seconde au Lycée Stendhal. Notre professeur était un certain Mr Fluchaire et le programme de l’époque était encore passionnant car conceptuel (ce qu’on ne peut pas dire des programmes d’aujourd’hui — lire par exemple ces lamentations). Je me rappelle en particulier du cours sur les barycentres qui m’ont fasciné.
En même temps j’étais obligé de suivre le programme en Allemagne en lisant un manuel scolaire, à savoir Anschauliche Analysis. D’ailleurs je ne connais pas de livre scolaire utilisé dans les lycées d’aujourd’hui qui est d’une même qualité (voir par exemple ces extraits 1, 2, 3 et 4).
Le deuxième déclic venait d’un ami au même lycée Stendhal ; il était plus grand (déjà en première !) et était une sorte d’exemple pour moi. Il ma racontait des choses intéressantes sur les cardinaux des ensembles, je n’y comprenais pas grande chose mais ça m’intrigait…
Enfin, le troisième déclic venait au moment quand je suis rentré en Allemagne où on nous enseignait la définition de la continuité d’une fonction avec epsilon-delta. Bien qu’on ne nous demandait pas de preuves avec des majorations compliquées c’était le concept même de cette définition qui a éveillé mon intérêt pour les maths et la logique. J’ai beaucoup aimé l’idée que la fonction définie par 1/x était continue car le quantificateur ne s’applique pas au point zéro qui n’est pas dans l’ensemble de définition… J’ai compris à cette occasion qu’on pouvait tout affirmer sur les éléments de l’ensemble vide. C’était de la pure logique !
Appel aux témoignages : Quel déclic vous a fait étudier les maths ? Racontez vos souvenirs !
Pour apprendre à compter jusqu’à 5, j’ai dû le faire jusqu’à 10, alors qu’il suffisait de m’arrêter juste à 3…
J’ai toujours aimé les maths, mais j’ai toujours été encore plus fasciné par la physique théorique (c’est toujours vrai). Si j’ai fait des études de maths c’est parce que la prépa m’a dégoûté de la physique, qui y était enseignée sans âme, et surtout sans aller assez au fond des choses, à mon goût. Face à la richesse conceptuelle du cours de maths de taupe, le cours de physique faisait pâle figure. La physique est également davantage morcellée : on est obligé de se coltiner des formules d’optique ou d’électricité, même si on est surtout intéressé par la mécanique. Je me suis alors dit que pour aller vers la physique théorique, un magistère de maths était peut-être une voie possible, plus stimulante pour moi, et que je rejoindrais la physique en doctorat. J’ai essayé de suivre des cours de physique en plus à la fac d’Orsay, mais c’était impossible en pratique. La séparation académique profonde entre ces deux matières m’a toujours désolé. D’une certaine manière je ne me reconnais toujours pas dans l’une ou l’autre de ces communautés, je suis une sorte d’émigré de la science !
En tant que collègue de lycée de l’auteur son billet m’a plongé dans la nostalgie ! La réponse est délicate, parce qu’un choix comme celui des maths est nécessairement multifactoriel. En ce qui me concerne il a été fait assez tard, et peut-être comme celui de Fabien Besnard ci-dessus. Au lycée puis au début de la prépa j’aimais bien les maths, mais j’étais surtout intéressé par la physique. Mais le programme de prépa en physique et ensuite était très classique et assez ennuyeux, et j’ai fini par me tourner vers les maths, où l’enseignement me paraissait beaucoup plus vivant et riche.
Et je ne le regrette pas !
Elève de Mr Mathoman,faculté de sciences à Versailles,quant à moi le déclic fut le besoin d’un avenir pour mes proches et moi-meme,il est venu auusi de la faculté justement de ma prof de maths de terminale qui je crois à contribuer plus qu’énormement à ma réussite dans cette épreuve.
Merci à toute la fibre Mathématiques.
Quand j’étais en maternelle je "m’amusais" à compter jusqu’à 1000 et à calculer 2+2=4, 4+4=8, etc. mais je ne refléchissais pas à mes études futures. A 12 ans je pensais devenir astronaute et explorer les étoiles. A 15 ans je pensais devenir ingénieur car, c’est bien connu, les écoles d’ingénieur c’est ce qu’il y a de plus prestigieux en France. A 16 ans je pensais devenir physicien théoricien pour découvrir comment fonctionne l’univers, mais tous mes professeurs de physique (de terminale et de classe prépa) m’ont dit que j’avais plus l’esprit mathématique. Je n’ai jamais complètement compris pourquoi, mais j’ai fini par me persuader qu’ils avaient raison, et comme de toute façon j’aimais au moins autant les maths, il devenait difficilement concevable de choisir une autre voie.
C’est tout simple:
je ne pouvais changer de matière, de section ni de carrière pour une autre où je seraiS peut-être détrôné de la première place au classement.
Vers 15 ans j’ai réussi brillamment l’examen de Noël en mathématique, sans m’en rendre vraiment compte. Cela m’a mis la puce à l’oreille et m’a expliqué rétrospectivement pourquoi j’étais toujours à table à chipoter et dessiner avec des bics et des crayons à tracer plein de drôles de dessins.
Les trois dernières années du secondaire ont confirmé mon goût pour les mathématiques et ce, en bénéficiant de l’enseignement d’un extraordinaire professeur (Roger Renard) à qui je dois énormément.
Je suis alors entré à l’université et n’en suis jamais sorti … 😉
Pour moi,apprendre par coeur et sans comprendre n’etait pas mon gout. J’ai donc embrassé les maths.